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Lentement, le soleil se levait derrière l'horizon. Ses doux rayons se reflétaient onduleusement sur la robe lisse du lac en un camaïeu de riches couleurs chaudes. Un faible vent caressait les branches âgées des arbres. Au loin, l'imposant château de Poudlard semblait absent, s'effaçant discrètement dans le paysage, comme intimidé par le jour naissant. Aucune lumière n'était allumée. Les ombres de la nuit se retiraient respectueusement dans la forêt interdite, reprenant leur place près des silencieux sapins.

Adossée à un arbre, une jeune femme était assise, ses genoux pliés contre elle. Ses longs cheveux blonds étaient parfois parcourus par les soubresauts du vent, virevoltant autours de joli visage. Son attitude était posée ; on aurait presque pu croire qu'elle dormait, si ses longs doigts pâles n'étaient agités de déplacements rythmés. De sa longue et jolie écriture penchée, Charlie rédigeait une lettre, sans jamais s'arrêter pour chercher l'inspiration. Les mots s'enchainaient dans son esprit sans qu'elle n'ai à les forcer, ne les arrêtant à la volée que pour les écrire sur le papier. Depuis un temps qui lui semblait très court, aussi court qu'une longue nuit d'hiver, elle était assise contre cet arbre. Elle n'avait pas eu à enfreindre le couvre-feu. Non, cette fois-ci, elle était parfaitement dans les règles. Elle s'était levé, discrète et silencieuse, se vêtissant de sa longue cape de sorcier, sa baguette de bois souple entre ses doigts, du parchemin vierge et une plume voltigeant devant elle. Elle s'en était emparée d'un geste machinal, puis était descendue dans le hall, poussant la lourde porte du bout des doigts.

Lentement, la jeune sorcière se redressa, et reposa sa plume sur le sol froid. Elle ne relut pas sa lettre, ne lui jetant qu'un regard presque forcé en la cachetant d'une coulée de cire sombre à l'aide d'un sceau invisible créé par sa baguette. Se levant avec délicatesse, elle épousseta sa cape d'un air absent, puis se dirigea d'un pas feutré vers le mastodonte qu'était le château. Elle gravit rapidement les farouches escaliers de marbre, tel l'avait fait des centaines, peut-être des milliers d'élèves avant elle, puis s'arrêta au seuil des marches de la volière. D'un bref sifflement, elle appela sa chouette. Bien que cette belle effraie des clocher ne lui appartenait pas, elle la considérait comme tel, ayant noué avec elle une sorte d'amitié depuis ses premières années dans l'école. L'oiseau vint se poser sur son bras tendu, lui mordillant affectueusement le pouce, et Charlie lui présenta la lettre de parchemin.

' Tu sais où aller... ' Lui murmura-t-elle doucement. Secouant sa blanche tête, la chouette s'empara de la missive, puis d'un hululement s'envola par la fenêtre ouverte de la volière. La jeune femme s'apprêtait à redescendre dans les escaliers, lorsqu'une silhouette inconnue lui barra le passage...

- Désolé, je ne t'avais pas vue.... - Souffla t-il, encore fatigué après sa longue montée. Les escaliers, couverts de givres, n'étaient pas vraiment le meilleur endroit pour ne pas y risquer, à chaque nouveau pas, sa santé générale. - Je venais...enfin, envoyer quelque chose, quoi. - Ajouta t-il en lui désignant le rouleau de parchemin qui dépassait de sa poche. Tu as une chouette, ici ?

Charlie, surprise par l'apparition du jeune homme qui brisa en un instant son état frôlant celui de l'ébriété, bondit en arrière, s'appuyant contre le froid mur de pierre du haut escalier en colimaçon.

- Il n'y a pas de mal... Lui répondit-elle, le souffle court.

Elle acquiesça d'un signe de tête, puis se frotta d'un doigt léger ses yeux maquillés. Il était quelle heure déjà ? Dehors, le soleil était levé, et quelques flocons hésitants tourbillonnaient au gré du vent. Elle s'apprêtait à congédier d'une voix hâtée l'inconnu, puis cligna d'une façon très peu perceptible des yeux. Malgré qu'elle se sentait très lointaine de la veille, il lui semblait qu'aujourd'hui ils n'avaient pas cours. Pourquoi alors ne pas discuter ? Elle se dégagea du passage en même temps que le Gryffondor, et avec un sourire lui montra que partir n'était pas - encore - dans ses intentions.

Elle détourna rapidement son regard de ses troublants yeux bleus, observant la belle chouette qui venait de le rejoindre. Le piaillement incessant des oiseaux cessa en un strident crescendo, alors que les derniers hiboux à revenir de la chasse se posaient à leur place respective. Malgré leur nombre ahurissant, un ordre hiérarchique très précis était clairement indiqué, qui surpassait parfois l'ordre humain.

- Non... Je n'ai jamais été très ‘animal’. Cependant, je suis arrivée à lier une certaine relation d'amitié avec une chouette... Qui vient de partir, d'ailleurs.

C'était fou comme Ëraa avait toujours été serviable. Même le premier jour où Charlie avait gravit ces marches, la première fois qu'elle lui confiait une lettre, la chouette n'avait hésité à lui rendre ce service, contrairement aux autres arrogants grands ducs qui n'étaient venus jusqu'à elle uniquement pour lui griffer énergiquement ses bras nus.

Sentant qu'un blanc allait bientôt s'interposer dans leur discutions, la jeune femme réfléchit - Ou plutôt essaya de réfléchir, avec le voile de fatigue qui déconcentrait ses pensées - a un sujet de conversation. D'après le brillant blason qui trônait fièrement sur la robe du jeune homme...

- Tu es préfet ?

La question avait surgit tel une détonation étonnante de vivacité. Un nouveau préfet Gryffondor... Ca ne ferait pas de mal à la maison, un certain désordre y régnait parfois. Et être seul n'arrangeait pas Charlie... Les professeurs devaient se passer le mot, donner le plus de devoirs aux élèves afin de les décourager en ce début d'année. C'était assez effarant ! Alors qu'elle se la coulait douce en quatrième année, elle était maintenant cloitrée dans la bibliothèque ou dans la salle commune des rouges et ors, comme la plupart des élèves de son niveau.

PS : Ce RP date de plusieurs mois. A vrai dire, ca fait un moment que je n'ai plus trouvé un RPG à mon gout... Veuillez donc excuser les vieilles fautes de style t_t'

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