sally anna gryffindor.

Treize ans… l’âge innocent ? Pas si sûr !
Un an et deux mois s’étaient écoulés et Sally avait atteint l’âge de treize ans. Elle avait prit quelques centimètres et les formes de son corps se précisaient et pourtant elle n’avait pas changé. Toujours le même sourire franc sur les lèvres, toujours ce regard mystérieux qui en intriguait plus d’un. Les cours avaient reprit depuis déjà quatre mois et la jeune fille se débrouillait plutôt bien en troisième année. Elle ne travaillait pas vraiment mais obtenait des résultats qui la satisfaisaient toujours. Toujours aussi déterminée, rusée et du genre à ne pas se défiler devant un obstacle, elle surprenait toujours tout le monde avec ses répliques cinglantes qui faisaient beaucoup rire ses camarades Gabriel et Samuel dont elle ne se séparait plus. Eux deux aussi avaient grandit, surtout Gabriel. Il avait renforcé cet aspect malsain de sa personnalité qui impressionnait Sally plus qu’elle ne le disait. Physiquement, il avait grandit d’une façon considérable ces derniers temps, et à coté Sally paraissait encore plus petite que d’habitude. Samuel, quant à lui, était toujours Samuel. Que dire de plus ? Il attirait les gens par son idiotie, étonnait par son sens de l’humour pitoyable. Il ne se préoccupait toujours pas de son physique et il était débraillé matin, midi, et soir. Et ça lui convenait.

Ce matin-là était l’un des plus importants de l’année pour le Monde entier. Le vingt-cinq décembre. Un jour où des milliers d’enfants ouvraient des paquets, une lueur d’excitation brillant dans les yeux. Partout, des exclamations, des cris de joie devant le jouet que l’on avait attendu toute l’année. Des sourires, des rires, des regards pétillants.
A l’heure où des enfants s’émerveillaient, certains faisaient la grasse matinée. Comme la cadette des Gryffindor, par exemple. En effet, Sally avait passé une longue soirée riche en émotions la veille et avait donc un peu de mal à se sortir de ses couettes. Pour les vacances de Noël, elle était restée au Château cette année. En effet, la tante des enfants Gryffindor se portait de moins en moins bien et avait été hospitalisée en urgence début décembre. De ce fait, les trois enfants étaient restés au Château, et les aînés envoyèrent même des lettres à la tante, en séjour à la clinique de Sainte Mangouste.
Il était dix heures et demie quand une exclamation tira Sally de son sommeil. Grognant en entendant la fille en question, elle s’étira un moment, ses yeux s’habitant peu à peu à la clarté de la pièce. Jetant un bref regard au réveil, elle constata l’heure avec une moue lasse. Finalement, après de nombreuses hésitations, elle se laissa porter par un vent de folie et décida de se lever… ce qui n’était pas chose facile quand on s’appelait Sally Gryffindor ! Elle ouvrit lentement le rideau rouge vif qui encadrait son lit à baldaquin, et, cheveux défaits et yeux à peine ouverts, constata la brune aux anglaises qui s’extasiait en ouvrant ses cadeaux.


Sourire mesquin, réponse mesquine. Mary se renfrogna en lançant un regard noir à sa camarade de dortoir :

Sally jeta un dernier regard à la peluche qui était soit disant un cœur, le posant enfin sur son petit tas de cadeaux au pied de son lit. Un sourire radieux se dessina sur son visage. Sally adorait Noël ! C’était bien sûr son anniversaire qui était son événement préféré, mais Noël n’était pas loin dans le classement, juste après la fête de la Nouvelle Année ! Elle s’assit en tailleur juste à coté du petit tas, et prit le premier. Un paquet vert et qui n’était pas très gros. La jeune fille arracha le papier cadeau avec passion, et découvrit un petit livre qui s’intitulait : mille conseils de beauté pour les sorcières. Elle trouva un petit mot dans le paquet, de la part de son frère. Hum, toujours aussi drôle et attentionné, Lukas ! Comme si elle n’était déjà pas assez belle comme ça… Elle posa le cadeau à sa droite et prit la deuxième surprise, une petite enveloppe. Elle l’ouvrit cette fois-ci plus délicatement et passa sa main pour en retirer une enveloppe contenant des bons de réductions chez Fleury & Bott ainsi que quelques gallions. On dit merci qui ? Merci tata ! Elle devrait savoir, depuis le temps, que Sally n’était pas franchement une passionnée de lecture ! Elle leva les yeux au ciel, tentant de se persuader que c’était l’intention qui comptait. Pas tout à fait convaincue, elle choisit un nouveau présent. Une petite boite rouge vif qu’elle ouvrit avec un calme mesuré. La boîte s’ouvrit dans un petit « cling » et elle découvrit un magnifique pendentif en argent devant lequel elle ouvrit de grands yeux. Elle adorait les bijoux et il fallait croire que Sacha la connaissait bien. Mais le truc, c’était que ce n’était pas un collier anodin : il avait appartenu à Kirsten, la mère de Sally. Sacha l’avait récupéré par sa tante, et, à défaut de le porter, elle l’avait conservé dans une petite boite du même type que celle se trouvant sous les yeux de la jeune Gryffondor à l’instant même. Immédiatement, Sally l’attacha autour de son cou, tout en jurant de ne jamais s’en séparer. Aussi, elle reporta enfin son regard sur les deux paquets restant. L’un était de Samuel, l’autre de Gabriel. Elle en prit un et en ouvrant, comprit tout de suite que c’était celui de Samuel. Il s’agissait d’un magazine sur le Quidditch. Le rapport avec Sally ? Il n’y en avait pas, justement la jeune fille n’appréciait pas tellement le Quidditch. C’était tout Sam, ça ! Son regard parcourant encore l’espace d’une seconde le ciel, elle découvrit une petite carte jointe au magazine où il était écrit, mot pour mot, lettre pour lettre : « Chair Salie, je te souette un joyeux noeil. Amicalement, Sam ». La jeune fille soupira, et prit enfin le dernier des cadeaux. Celui de Gabi. Suspicieuse, elle ouvrit le cadeau avec une délicatesse toute nouvelle. Elle découvrit alors une petite flasque en métal. Elle l’ouvrit, et remarqua qu’il était vide. Haussant un sourcil, elle prit le mot associé à cadeau et lit les quelques lignes du garçon. Il expliquait que c’était une flasque magique qui, quand l’on versait de la boisson dedans et qu’on buvait cette dernière, se remplissait automatiquement de la boisson, et ce processus se répétait tout le temps, jusqu’à ce que l’on verse un autre type de boisson, et le mécanisme reprenait alors avec cette fameuse boisson. Souriant comme jamais, elle trouva le système parfait et se dit que c’était un cadeau qui pourrait lui être très utile ! Elle se leva alors, fit disparaître d’un coup de baguette magique les emballages et rangea d’un autre coup les cadeaux dans sa commode. Puis, elle partit dans la salle commune, pour rejoindre ensuite la Grande Salle. Une partie de jeux d’échec version sorcier l’attendait sûrement là-bas, ainsi que la compagnie de Samuel, Gabriel étant parti voir sa famille pour les fêtes.

Encore une année d’écoulée. Nous étions en mai de la quatrième année de Sally et celle-ci avait bien grandit. Elle avait prit pas mal de centimètres si bien qu’elle atteignait désormais le mètre soixante . C’est vrai que par rapport aux autres, elle restait petite mais que l’importait. La taille physique n’était pas importante. Aussi, ses cheveux bruns étaient devenus plus longs et elle les balançait maintenant avec une aisance digne des plus grands, sur ses épaules. Elle aimait beaucoup maquiller ses grands yeux bruns, cependant elle ne le faisait que très peu. Ce qui n’avait pas changé, était sa minceur. Elle n’était pas anorexique non plus, mais avait une taille souple qui lui permettait d’avoir des vêtements de petite taille. En pleine adolescence, sa peau affichait quelques petites imperfections dont elle ne se préoccupait pas : cela passerait, Sacha le lui avait bien dit. Aussi, ses meilleurs amis restaient Samuel et Gabriel. Encore et toujours ces deux-là. Le premier n’avait pas développé son quotient intellectuel et restait toujours assez idiot pour que Sally se demande comment il faisait pour passer ses années avec une stupidité pareille. Quant à Gabriel, il était de plus en plus proche d’elle. Son regard gênait parfois Gryffindor, à croire qu’il voulait que la scène du « baiser » de leur première année se perpétue. Et il y avait aussi le fait que dès qu’un garçon l’approchait de trop près, il montrait des dents, menaçant. En quelques sortes, Sally adorait cette réaction. Chaque fois, cela montrait à quel point Gabriel était attachée à elle, cependant elle n’aimait pas qu’on la protège, que ce soit Gabriel ou Sacha c’était du pareil au même. Elle était assez grande. A quatorze ans encore plus qu’à onze, elle pouvait se prendre en main elle-même.

En ce moment de l’année, une seule chose intéressait les élèves de Poudlard : le bal de fin d’année. Voilà quelques années que Poudlard n’avait pas fait d’événements de ce genre et maintenant que cela était organisé, tous les élèves ne parlaient plus que de ça. Les garçons devant inviter les filles, celles-ci avaient mit leurs plus beaux vêtements et gloussaient dès qu’un garçon les approchait. Pour Sally, c’était une situation plus que drôle qu’elle adorait se voir jouer sous ses yeux. Selon elle, le bal n’était vraiment pas important et elle n’était même pas sûre d’y aller. Quant aux garçons, certains s’étaient risqués à l’inviter, mais aucun n’était repartit avec un oui. D’autres garçons la regardaient avec un regard envieux, mais n’osaient pas approcher, ne connaissant que trop bien les exploits de la demoiselle. Car en trois ans et demi, elle avait fait plus d’heures de colle que la plupart des élèves de Gryffondor. Elle accumulait les bêtises, multipliait les imprudences mais adorait ça ! C’était bien simple, elle faisait tout pour se faire remarquer, au grand dam de Sacha. Mais revenons à nos moutons, ou plutôt notre mouton : le bal. Sally n’avait donc pas de partenaire potentiel jusqu’à ce soir-là qui resterait sûrement gravé dans les annales.
C’était un jeudi froid et Sally se trouvait dans la salle commune des Serpentard, invitée par Gabriel. En réalité, ce n’était pas la première fois qu’elle s’y trouvait, mais quand elle y allait elle devait faire en sorte de ne pas se faire prendre, ce qui était difficile. Bien heureusement, les Serpentard l’aimaient, la rebelle de Gryffondor amoureuse de Serpentard.
Aussi, elle n’avait jamais eu de problèmes avec eux. C’était ça, l’avantage.
Aussi, ce jour-là, Sally était étalée de tout son long sur un des canapés vert bouteille, à examiner avec grande attention ses ongles pourtant parfaitement manucurés. Gabriel, qui n’était pas encore arrivé, fit son entrée dans la salle commune. Ses cheveux parfaitement coiffés, sa veste en place, il aurait pu paraître séduisant si Sally ne le connaissait pas aussi bien. Elle savait pertinemment ce que cachait ce regard ténébreux. Somme tout, pas mal de cruauté et de sadisme, avec un zeste d’ambition et une pincée d’égocentrisme. Le garçon vint s’installer à coté de Sally, contraignant cette dernière à lui laisser un peu de place. Gabriel leva alors les yeux vers Samuel qui, affalé sur un autre sofa, tentait de lire un magazine… même si bien sûr celui-ci était à l’envers. Gabriel hocha la tête en signe de dénégation avant de déclarer :


Le garçon jeta son magazine devant lui, et sortit en courant de la salle commune, tel un coup de vent. Sally posa un regard sur le magazine et leva aussitôt les yeux au ciel, en remarquant les photos que comportait la revue où étaient apparemment représentées des femmes en tenue d’Eve. Elle daigna alors poser son regard sur Gabriel :


Gabriel sourit, et s’approcha de la jeune fille, arquant légèrement le sourcil :


Sally se redressa immédiatement, surprise. Elle jeta un regard aux alentours… la salle commune était vide à part eux deux.


Pour la première fois depuis qu’elle le connaissait, elle vit apparaître sur son visage un gêne.


Sally n’était pas idiote : elle n’était pas sans savoir que le garçon la trouvait à son goût. De son coté, il était un ami… rien qu’un ami, et elle n’avait jamais imaginé qu’il en soit autrement. Mais Gabriel se rattrapa :


Sally, qui voyait parfaitement ce qu’il voulait dire, sourit :


Gabriel sourit.



Pris d’un fou rire incontrôlable, Gabriel et Sally, main dans la main sans même s’en apercevoir, sortirent en courant de la Grande Salle et atteignirent la porte donnant sur l’extérieur en moins de temps qu’il fallait pour le dire. Elle était magnifique, dans sa longue robe noire, ses cheveux bruns légèrement ondulés. Lui l’était aussi : élégant comme tout dans son costume noir fait sur mesure. Ils coururent un moment dans le parc, n’ayant pour repère que la lune qui brillait au dessus d’eux. Une lune pleine. Ils s’arrêtèrent enfin, au beau milieu du parc, essoufflés à force de rire et de courir. Sally se tenait le ventre des deux mains, victime de crampes :


Et voilà qu’ils étaient tous les deux repartis sur une nouvelle crise de fou rire. Quand ils réussirent enfin à s’arrêter de rire, Sally remarqua que sa main était dans celle de Gabriel, et prudemment, elle retira la main. Elle vit Gabriel froncer les sourcils un léger moment, à travers le pénombre. Finalement, il sourit :


Ce fut au tour de Sally de sourire :


Bagwell sortit alors une flasque d’une de ses poches intérieures.


Gloussant à moitié, Sally accepta la fiole volontiers la flasque qu’elle porta à ses lèvres. Elle ne buvait que rarement et ne tenait pas spécialement l’alcool. A quatorze ans, quoi de plus normal ? Cependant, elle but une longue gorgée avant de retirer la flasque de ses lèvres. Elle émit un hochet avant de tousser légèrement. Gabriel sourit, avant de boire lui aussi, avant de jeter la flasque par terre.


Il fit alors un pas vers Sally, tentant de chercher à tâtons sa main quelque part. La jeune fille ne s’en rendait pas compte, et quand il la prit, ne fut qu’un peu surprise cependant elle la garda et la serra même dans la sienne. Doucement mais sûrement Gabriel s’approcha de Sally.


Elle sourit, toujours aussi heureuse de recevoir des compliments. Toutefois, la tête commençait légèrement à lui tourner et elle avait peur de ne plus savoir se contrôler.


Le garçon sourit et s’approcha à nouveau, si bien qu’il se trouva juste à coté d’elle. Il passa alors la main autour de sa taille et serra de l’autre main, celle de Sally :


Alors il approcha son visage du sien et posa ses lèvres contre les siennes. N’ayant pas réellement conscience de la situation, Sally se laissa faire dans un premier temps. Le baiser passa d’élémentaire à fougueux et tout se passa très rapidement. Gabriel caressait le dos de la jeune Gryffindor tandis que celle-ci se laissait faire, une part d’elle-même voulant en profiter. L’autre refusant mais impuissante. Gabriel se retira alors un moment puis, sourire aux lèvres, se débarrassa de sa veste, la jetant dans l’herbe, au hasard. Il revint auprès de la jeune fille, reprit son baiser, tandis que sa main se faisait toujours aussi baladeuse. C’est alors qu’elle vint titiller la fermeture de la robe de Sally, en haut de son dos. Il déboutonna l’un des boutons, puis deux et même trois. Ce fut à ce moment-là que la jeune fille comprit les attentes du jeune homme, et de ce fait, réalisa ce qu’elle était en train de faire. Se retirant de l’étreinte de Gabriel, elle tenta de reprendre ses esprits avant de repousser le jeune homme quand celui-ci revint vers elle. Interloqué, il ne comprenait pas pourquoi elle le repoussait maintenant, alors qu’ils étaient si bien, là, seuls, en plein milieu du parc. Alors il revint aussitôt et cette fois elle fut plus violente.


Celui-ci secoua la tête :


Ce fut au tour de la jeune fille de secouer la tête :


Désormais il criait presque.


Elle s’éloigna alors en courant vers le château. Il cria son nom, le hurla, tenta de la suivre mais il tituba rapidement. Cette nuit n’avait sûrement pas répondu à ses attentes. Sally retrouva, quant à elle, le confort de son dortoir et eut du mal à trouver le sommeil. Et quand elle s’endormit, elle fit des cauchemars. Dont Gabriel était le héros.

j'ai finiiis =D